Dogland

Illustrations de Lucy Marshall (The Dogophile)

du 14 mai au 25 juin 2016
Modogliani. 2016 - Lucy Marshall - FLAIR Galerie

Modogliani. 2016
Illustration de Lucy Marshall
Encre pigmentée et aquarelle
sur papier satiné sans acide
35,6 x 28 cm
© The Dogophile

Dogland, la première exposition de Lucy Marshall, alias The Dogophile, se tient chez FLAIR Galerie, sous la forme d’une réjouissante collection de portraits… de chiens. Bien pourvue en humour canin, notre illustratrice cynophile porte un regard sans concession mais mâtiné de tendresse sur son chenil mondain. La boite de croquettes à portée de main, des os en plastique plein sa besace – mais aussi de l’encre, des pigments et de la peinture à l’eau. Le chien, auquel elle porte une affection aussi sincère qu’artistique, ne serait pourtant pas le seul sujet de son dessin mordant. Derrière, sous l’habit à poils, nous devinons sans peine l’homme…ou la femme.

Non seulement notre artiste possède un don certain pour apprivoiser les chiens et leur offrir une vie décalée et parfois même décadente, mais elle excelle tout autant dans l’art de légender ses caricatures – ses canicatures devrait-on dire. Sans son titre, le dessin perdrait une partie de son âme… Cocasse, cette galerie de portraits emprunte à plusieurs univers. Des chiennes mondaines et coquettes traversent le milieu de la mode – Haute Dog, Miss Pom Pom Poodle,  the Ultimutt Hipster. D’autres évoluent dans un monde professionnel sélect – Legal Beagle ou encore un Muttador qui devrait faire un tabac dans la cité de la tauromachie. Mais ce sont surtout les grandes heures de l’art qui sont évoquées ici : la musique avec La Bowheme, la littérature avec Les Liaisons Dangereuses, le 7e art avec Breakfast at Sniffany’s, la peinture avec Vincent Van Dog, Modogliani ou un The Howl que Munch ne renierait pas !

Notre Dogophile a le trait aristocratique pour brosser le portrait de ses personnages-chiens. A chacun sa personnalité, son caractère, son regard, son costume et sa référence. On pense aux Parisiennes de Kiraz pour la hauteur, aux personnages de Sempé pour le flegme, ou encore à Gerard Hoffnung pour l’alibi animal. Depuis l’Australie où elle réside depuis l’âge de deux ans, elle glisse encore volontiers les noms de Charles Addams, Saul Steinberg et Maira Kalman dans le panthéon de celles et ceux qu’elle admire ou qui l’ont inspirée. On sourit, on rit, sous le charme des babines pincées et des oeillades chiennes.

Nathania Cahen, 2016